Santé
On part en 2017, avec un corps dit "dans la norme" et de bonne santé d'aspect sans maladie grave ni handicap lourd...
... avec cependant des "petits désagréments" type maux de ventre matinaux très fidèles, de glamours gastros très fidèles elles aussi (des fidèles gastros donc, Fidel Castro, tu l'avais ?) et mes amis rhumes et rhinos en clients habituels et donc...fidèls également.
Mon bras semble mener sa propre vie car il fonctionne un peu quand il veut et va jusqu'à m'empêcher son usage via de violentes douleurs. Je peux, par exemple, me retrouver plusieurs semaines sans pouvoir lever un stylo. En corollaire, dans ces périodes, les activités de la vie quotidienne sont littéralement des sketchs.
Bouger
Ajoutons à cela une vie sédentaire avec un job sédentaire et une activité sportive à la régularité douteuse. Le bras, il est vrai, n'aide pas. Mais bon, j'ai des jambes, il paraît...
Respirer
Les concepts liées à la respiration sont inexistants. Quand j'angoisse où que je suis en colère, l'attention se fiche "comme de l'an 40" du fait que je ne respire plus (je me devais de caser cette expression).
Dormir
Le sommeil met autant de temps à venir qu'un bus un dimanche au village. Si penser devais rémunérer, je rembourserais certainement mes crédits en une nuit. Bill Gates, tu peux trembler !
Manger
L'alimentation met les fruits et légumes à l'honneur principalement pour décorer et se dire que "ce serait pas mal quand même d'en manger un peu, pour voir".
Les 5 fruits et légumes par jours ont toujours été placés jusque là à l'état de mythe (idem pour les 1,5L d'eau par jour, atteints eux en modifiant le titre: 1,5L de "liquides par jour").
J'aime à engloutir des rillettes-cornichon-pain, des cordons bleus-pâtes-ketchup-gruyère (des fois des petits pois ou épinards en conserve pour me dire que "j'ai mangé des légumes, donc je mange sain"). Et n'oublions pas les yaourts bien entendu. Miam ! Un goûter avec, comme ingrédient de base, de la pâte à tartiner était fort bienvenu.
Financier
Je ne suis pas à plaindre mais j'angoisse à l'idée de tout perdre et de me retrouver à la rue. Délire total.
Je peux avoir des élans de grandes générosité sans raison et des élans de grandes radineries supposés justifiés.
Penser
Omniprésence des pensées.
Une vie massivement "réfléchie", intellectuelle.
Un endormissement poussif compte tenu de leurs présences comme indiqué plus haut.
Une capacité à ressasser assez performante et à vouloir anticiper l'avenir.
Je suis caractérisé d'anxieux depuis le CP et j'ai visiblement bien assimilé la leçon.
Je crains globalement mon prochain, le qualifiant régulièrement de potentiellement dangereux car imprévisible et médiocre.
Je critique la société et sa façon de fonctionner depuis mon petit fauteuil.
Je pense hautainement faire mieux que les autres d'une manière générale.
Mes contactes sont restreints aux proches et ma vie amicale est perçue comme inexistante.
Des gens (proches ou, plus drôle, inconnus) viennent toutefois me voir spontanément pour me raconter leurs bonheurs et surtout leur malheurs. Je me retrouve, je peux le dire sans exagérer, souvent en situation de confident.
Spiritualiser (désolé, je cherchais un verbe à l'infinitif et c'est ce qui est sorti)
Mystique
Des expériences mystiques petit qui ne m'ont franchement pas rassuré sur ma santé mentale et longtemps refoulées. Un dialogue sur ce sujet avec quiconque était impossible à l'époque.
Catholicisme
Une éducation catholique mais une pratique par procuration à l'adolescence puis inexistante par la suite.
Le duo baptême-communion réalisé, le deuxième était pour avoir des cadeaux.
Jésus ne m'a jamais franchement interpellé. Le vocabulaire me faisant cruellement défaut, je ne comprenais ni les sens explicites ni implicites de ses paroles. Inaccessible donc inintéressant. Je percevais juste son message comme une série d'injonctions sans queue ni tête et de "ça c'est bien, ça c'est mal".
Pourtant, mes voyages m'ont conduit, sans bien souvent que cela ne soit prévu, à passer par à peut près tout ce qui existe en cathédrale en France, ainsi que des lieux comme Notre Dame de Lourdes mais également le Vatican, Notre Dame de Fatima et même Jérusalem. Je précise que c'était pour des déplacement professionnels n'ayant rien à voir avec le sujet.
Bouddhisme
Une rencontre forte avec le bouddhisme pendant plusieurs années. Les "Quatre nobles vérités" m'ont, je le crois sincèrement, sauvé la vie. Lors de mes voyages, me voilà encore, sans systématiquement l'avoir prévu, dans des temples à tailler le bout de gras avec des moines.
Musulmanisme (manque de vocabulaire flagrant)
Des rencontres ont complètement changé le regard d'ignorant sur la pratique religieuse et spirituelle, par l'intermédiaires de mes collègues de thèse. Il faut dire que dans notre bureau, nous étions en moyenne 6 et de presque 6 références religieuses ou spirituelles différentes. Les débats n'ont pas manqué mais ont élargi considérablement mon mode de pensée.
Passage par la Turquie où je me retrouve bien entendu à Sainte Sophie, mais également dans une mosquée de moins grande renommée et passage de nouveau par Jérusalem abordé cette fois-ci avec des personnes m'instruisant sur la face musulmane du lieu. Il ne manque que La Mecque (pas facile à dire vite) à mon parcours bien que cela soit de l'ordre de l'acte manqué vu que la destination a été prévue puis annulée.
Indouhisme
Passage par l'Inde profondément choquant. Le yo-yo émotionnel à l'état pur. Rencontre avec la souffrance la plus extrême. Les mots sont difficiles à trouver.
Judaïsme
Jérusalem encore.
Re-mystique
De nombreuses situations très différentes où je me retrouve à faire des "trucs mystiques" en rapport majoritaires avec les thèmes de la guérison et de la mort sans que je n'eu rien demandé.
Puis re-foulement
En somme, tout cela me semble intéressant mais je ne comprends pas ce qu'on attend de moi. Que me veulent tous ces dieux ? Que me veulent tous ces lieux ? Que voient en moi tous ces gens qui me sollicitent ?
Un appel à l'intérieur de mes entrailles semble latent. En écrivant, je me rends compte que tout cela ressemble au scénario usé du jeune apprenti qui devient plus fort que le maître, tu vois de quoi je parle. C'est presque archétypal. On verra bien.
Il est temps de tirer tout cela au clair...